Les Têtes raides à Savigna le 21 juillet 2006
Accueil Rédigé le 30 juillet 2006
De Bouche à Oreille
Le festival De Bouche à Oreille nous a fait l'immense plaisir d'inviter les Têtes raides sur le stade du Martelet, à Savigna, dans le Jura.
Ce petit festival, organisé par l'association de pays de la Petite Montagne et soutenu par des bénévoles a déjà organisé des concerts de Tryo, la Rue Ketanou, Thomas Fersen, Jacques Higelin, Sinsemilia, Hubert-Felix Thiéfaine, Mano Solo, Massilia Sound System et OaïStar.
1 500 personnes se pressaient donc ce vendredi soir là sur le stade du village de Savigna, 120 habitants.
Semtazone avait ouvert le bal, le groupe maconnais prouvant sa capacité à créer des ambiances plutôt poétiques, genre chanson réaliste un peu pulsée. Le chanteur et la chanteuse possèdent chacun un "style", les multi-instrumentistes font varier les ambiances, dans une mise en scène de Néry (ex-VRPs).
Fragile
En l'absence d'écran géant pour diffuser le clip censuré par toutes les télés françaises, pour cause d'images d'accouchements trop vraies, le groupe entre en scène pour entonner Fragile, titre de leur dernier album en date.
Fragile est déjà (?) le 9ème album studio des Têtes raides, le premier sans accordéon, marquant le retour au punk tout en conservant la poésie et la dérision des précédentes chansons, du punk déconne. La playlist du soir comportera d'ailleurs la quasi-intégralité des titres de cet album.
Ambiance
Le concert est résolument très rock et les guitares saturent (à noter un problème persistant de sonorisation du plateau). Heureusement pour les fans de la première heure, cuivres, accordéon, claviers et violoncelle font aussi résonner les "vieilles" chansons, et les choeurs de voix féminines font agréablement varier la ligne mélodique.
Bref, nous sommes aux anges, ça pogote, ça valse, ça slamme, ça guinche, sous le ciel étoilé du Jura Sud. Le spectacle est aussi dans la fosse et le public de reprendre les refrains (Va-t'en vieille putain, à la mie d'pain).
Sur scène, on a eu droit à une très esthétique danse du slip, mais aussi de big jumps de la part du dénommé Pierrot, qui chante sur quelques morceaux. Le traditionnel abat-jour de Ginette a évidemment connu quelques déboires, vu le balancement que lui impose toujours Christian Olivier, le chanteur.
Reprise
Ce soir-là, pas de reprise d'Hexagone, la chanson de Renaud, mais une chanson de Johnny ("inédit enregistré au Palais des Sports en 1971" dixit le chanteur) : Voyez ce que je veux dire.
"Ça fait quarante jours et quarante nuits / Qu'elle ne dormait plus dans mon lit / Voyez ce que je veux dire / Hé! Voyez ce que je veux dire".
La veille, ils avaient assuré la première partie d'Halliday aux Vieilles Charrues, mais le duo espéré par Christian Olivier n'avait pas eu lieu.
Appels
Entre deux morceaux, le chanteur n'a pas manqué de glisser quelques mots à l'attention de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bócsa, rappelant l'engagement du groupe contre l'immigration jetable préconisée par la loi pour l'"immigration choisie". Il a aussi appelé à signer la pétition du Réseau Education Sans Frontières contre l'ouverture de la chasse à l'enfant.
Play-list
N'étant pas fin connaisseur, cette liste est ni ordonnée, ni exhaustive.
- Fragile
- Les oiseaux
- Constipé
- Zigo
- Ginette
- Emily
- Latuvu
- Vaille que vaille
- De Kracht
- Qu'est-ce qu'on se fait chier !
- Houba
- Gino
- We gonna love Me
- Je voudrais pas crever (Boris Vian)
- Lové moi
- Georgia (Soupault)
- Lesson number 6
- Saint Vincent
Rappels
Têtes raides nous a offert trois rappels. Heureusement qu'ils ne s'arrêtent pas après les titres du second, un peu trop calmes. Et puis, les aventures de Brian and Jenny in the garden or in the garage (Lesson number 6) sont vraiment trop indispensables ;-)
A l'issue du concert, qui aura duré 2h20 (!), le groupe quitte la scène sous un tonnerre d'applaudissements.
Bémol
Un seul petit bémol à l'issue de cet excellent concert : le risque de ne plus revoir ce genre d'évènements à Savigna pour cause de déficit.
La faute à qui ? Peut-être la faute à la programmation, avec un énaurme concert le vendredi soir et un plateau moins festif le samedi ? Peut-être la faute à un manque de notoriété : peu de présence sur le Web, pas de communication dans les grandes villes alentour (en particulier sur Lyon), ...
Et certainement la faute à la faible participation du public local, hormis le gros boulot des bénévoles.
Ce serait fort dommage car de si bons concerts à des tarifs si bon marché (18€) , un bivouac gratuit en bord de rivière, dans une région si belle (bon d'accord, je suis de là-bas), ce n'est pas vraiment le lot de tous les festivals...
Mise à jour 22/02/07 Je devrais toujours croire au père Noël, car, non seulement, il y aura des concerts encore cet été à Savigna. Mais, en plus, c'est N&SK qui fera faire un tour de stade à son Kangourou Nomade, le 21 juillet 2007 à Savigna.
A suivre, donc...